Le blues du Monoprix

Quand le Monoprix se met à te manquer après 8 mois d’expatriation dans un pays limitrophe ça veut dire que tu commences à avoir le bourdon sérieux.

C’est drôle comme la perte de repères peut générer des besoins et des manques assez atypiques.

Mais attention ce n’est pas n’importe quel Monoprix que me manque. C’est le Monoprix de mon enfance. Certes à cette époque très lointaine l’enseigne portée le nom de Prisunic mais le magasin reste le même, au même endroit, avec les mêmes caissières qui m’ont vu grandir et qui me demandent à chaque passage comment je vais et de bien vouloir passer le bonjour à ma mère. « Comment vont ton frère et ta sœur ? »

Ces phrases de rien du tout. C’est contacts superficiels bien que récurrents qui font comme une cartographie du quotidien. Des points d’encrage de rien mais des points d’encrage quand même. Aujourd’hui plus personne ne me demande des nouvelles de ma familles c’est bien légitime ils ne les connaissent pas.

Finalement est-ce que ce n’est pas pire de ne pas être chez soi dans un pays qui ressemble en de nombreux points à celui d’oú l’on vient ?

On dirait la France, je regarde la télé française, écoute la radio française, les gens parlent français mais ce n’est pas la France. Je trouve ma confiture préférée mais pas mes pâtisseries ni mon bon pain et encore moins le bon vin et le bon fromage.

monoprix

 

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